25 septembre 2013

Les premiers parrains - Spalding

Dans l’édito de l’édition du Spalding Official Baseball Guide[i] pour l’année 1913, A. G. Spalding, le magnat du baseball, fait écrire par John B. Foster :

« Deux nations de plus ont été conquises par le jeu national des Etats-Unis […] La France et la Suède ont annoncé leur intention d’organiser des ligues de Base Ball. Celle de la Suède est bien partie, en effet ils ont un club à Stockholm et d’autres suivront, tandis que les Français, qui se sont progressivement éveillés aux joies des activités athlétiques et qui ont choisi d’y prendre part d’une manière différente, espèrent avoir une nouvelle ligue avant la fin de l’été. Il n’y a aucun doute sur leur intention de jouer au Base Ball. Ils s’efforcent de trouver aux Etats-Unis des joueurs capables d’enseigner et les promoteurs français sont convaincus que l’opportunité devrait être donnée aux jeunes hommes de tirer parti de ce sport dont ils ont tant entendu et si peu vu. »

10 août 2013

La tournée promotionnelle en Normandie

Un mois à peine après lexpédition outre-Manche, poursuivant son idée de porter le baseball au-delà de la seule région parisienne afin de fonder des clubs en province et, ce faisant, rendre possible la constitution dune Commission Centrale de Base-ball au sein de lU.S.F.S.A. (lire pourquoi dans larticle A la recherche de la Commission Centrale de Base-Ball), le très dynamique Allan Muhr organise à l’occasion du long weekend de l’Assomption 1913 une tournée d’exhibition impliquant le Racing Club de France et l’American Paris Team[i]. Accessoirement, cest aussi le prétexte à une virée estivale au bord de la mer, la région sur laquelle Muhr ayant jeté son dévolu étant la Normandie.

31 juillet 2013

Paris Polo Grounds

Attentif au développement du baseball, peut-être intéressé de poursuivre le projet de son collègue du Jockey Club de Paris le marquis de Beauvoir, qui avait fondé lAthletic Club of Paris, ou tout simplement convaincu par le très actif jockey Tod Sloan, le vicomte de La Rochefoucauld, président du club de polo installé vingt ans plus tôt dans le bois de Boulogne, donne son accord au printemps 1913 pour l’aménagement d’un terrain dédié à la pratique du baseball directement dans son enceinte.

8 juillet 2013

London calling

Prétendre que Klegin a, le premier (lire larticle au sujet de la ligue européenne), eu lidée de faire saffronter des équipes de baseball de différents pays dEurope serait très largement exagéré. En réalité, ce projet est dans tous les esprits depuis fort longtemps, comme la conséquence logique du développement du baseball dans chacun des pays concernés et nest dans tous les cas envisagé que comme la première étape à atteindre en vue de linstauration de réelles World Series. A ce stade, en Europe, même si la Suède (lire Le rois des sports, le sport des rois) est officiellement initiée au baseball, il faut bien admettre quelle est par trop lointaine. LAngleterre, en revanche, qui compte aussi une assez importante colonie américaine, dénombre de plus en plus damateurs de baseball et présente le grand avantage dêtre relativement accessible depuis la France. Si finalement Klegin na pas réussi à faire venir Londres à Paris, cest Paris qui ira à Londres !

6 juillet 2013

La Ligue Européenne de Baseball (Acte I)

En mai 1913, le New York Times[i] relaie une information pour le moins sensationnelle en provenance de Londres : une ligue internationale de baseball serait sur le point de voir le jour en Europe dès juin, qui inclurait des clubs de Londres, Paris, Bruxelles, Monte Carlo, Milan, Nice, Copenhague et Berlin. Rien que ça ! aurions-nous envie de dire. En effet, Richard B. Klegin, originaire de Sioux City dans l’Iowa, organisateur d’événements sportifs, après avoir loué le stade anglais du Shepherd’s Bush pour y organiser un match de baseball entre deux équipes de joueurs semi-professionnels de Philadelphie, envisage un temps d’organiser quelque chose de similaire outre-Manche[ii].

1 juillet 2013

Le Racing Club de France

On se souviendra que le Racing Club de France avait fait une première tentative de fondation d’une section baseball en 1898 (lire l’article à partir de la page Chrono). Quinze ans plus tard, les efforts vont porter leurs fruits de manière plus convaincante. 

Une équipe du Racing Club de France est constituée début avril 1913 par le biais d’un appel à candidatures lancé au sein du club par l'incontournable Allan H. Muhr et le Docteur Valadier, et relayé dans le bulletin de l’U.S.F.S.A., la revue Tous les sports[i] :

6 mai 2013

Babe Ruth par William Auerbach-Levy

Preuve, s'il en était besoin, de l'intérêt que portait au baseball William Auerbach-Levy, membre de l'American Paris Team en 1913, voici une fameuse caricature de Babe Ruth réalisée en 1929 à la gouache et à l'encre, conservée par la National Portrait Gallery de la Smithsonian Institution. De nombreux dessins d'Auerbach-Levy sont parus dans les grands journaux et magazines américains, comme par exemple The New Yorker, Esquire ou encore Collier's.

4 mai 2013

L’American Paris Team


Le moment est venu de prendre la peine de nous attarder sur la composition des deux équipes phares de la saison 1913 que sont lAmerican Paris Team et le Racing Club de France. Si quelques noms de joueurs de cette dernière ont été précédemment évoqués (voir Muhr et le Comité de Paris), nous reviendrons très bientôt plus en détail sur cette équipe. L’American Paris Team nous est, quant à elle, encore inconnue bien quelle compte dans ses rangs quelques-uns des plus brillants représentants de la jeunesse américaine dans la capitale. Vous trouverez ci-après une brève présentation de quelques-uns de ses membres ayant joué durant la saison régulière[i]. La plupart acquerront, chacun dans son domaine, une renommée mondiale. Cest dire si cette équipe est un historique et remarquable concentré de talents en tous genres et mérite notre entière attention !

1 mai 2013

Pourquoi nous combattons


Une fois n’est pas coutume, je vais ouvrir une courte parenthèse pour traiter d’un sujet qui ne devrait apparaître que bien plus tard dans notre chronologie. Ayant pu assister hier soir à une projection du film retraçant la vie de Jackie Robinson, je me suis finalement décidé à vous parler de manière prématurée, non pas tant de celui qui portait le numéro 42 que d’un de ses coéquipiers de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA). Je reviendrai évidemment plus en détails ultérieurement sur cette période.

25 avril 2013

Sur les rives de la Monongahela


Comme tous les lundis, Paul Reynal[i], employé de l’American Window Glass Company dans le comté de Westmoreland, éprouve quelques difficultés à se concentrer sur la tâche quil a à accomplir. Les aiguilles du cadran ne vont pas assez vite à son goût. Le lundi est traditionnellement le jour du championnat paroissial et en ce 28 juillet 1913, léquipe des Presbytériens doit affronter celle des Luthériens dans laquelle son ami denfance Ray McKee est lanceur, autant dire quil a hâte de le voir à lœuvre.

22 avril 2013

La All-Paris League (4ème partie) – Le diagnostic


Après seulement quelques semaines, les journalistes américains commencent à établir un premier bilan sportif. Ils relèvent qu’il reste bien des progrès à accomplir aux Français, qui n’ont aucune difficulté à la batte mais « lancent comme des filles » et n’arrivent pas à intégrer le concept du slide, tout concentrés qu’ils sont à faire en sorte ni de se salir ni de paraître débraillés... William Simms, correspondant à Paris pour United Press, rapporte ainsi dans un article pour The Mansfield Shield qu’il a assisté à une scène assez amusante au cours de laquelle Tod Sloan essayait de démontrer l’utilité de la glissade à ses jeunes joueurs : au moment où il effectua délibérément son slide, tous les joueurs se précipitèrent instantanément tout affolés vers lui pour l’aider à se relever, lui demander comment il avait fait pour tomber et s’il ne s’était pas fait trop mal…[i] Ce même Simms explique, dans un article paru dans The Toronto Sunday World[ii], que lorsqu’un lanceur touche malencontreusement un batteur en lançant sa balle le match s’arrête plusieurs minutes afin que le lanceur puisse lui présenter ses excuses. Simms, encore et toujours mais pour The Saskaton Phoenix[iii] cette fois, s’étonne de ce que les Français, dont la réputation sous la canonnade n’est plus à établir, puissent à ce point avoir peur d’une si petite balle. Il nuance toutefois son sévère jugement en soulignant qu’ils apprennent si vite qu’ils seront certainement en mesure de participer au championnat dès l’été prochain et qu’ils débordent d’enthousiasme pour cette nouvelle discipline : « Ils l’appellent Ze national game of ze France ».

15 avril 2013

La All-Paris League (3ème partie) – La contagion


Le virus gagne les établissements scolaires parisiens les uns après les autres, notamment l’Ecole Libre Pascal, les Lycées Fénelon et Bossuet, mais également les Boy Scouts. Nous pouvons lire dans The San Francisco Call que
« l’Ecole Pascal est en tête du championnat interscolaire […] plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur le terrain de Bagatelle dans le Bois de Boulogne pour assister au match entre l’équipe du Lycée Condorcet menée par son capitaine M. Jacques de Saint Maurice et celle de l’Ecole Pascal, menée par M. J. Coudert […] Les gars de Pascal ont largement battu ceux de Condorcet sur le score de 27 à 8. Le lanceur Gervais [de] La Fontaine, petit-neveu du poète, s’est illustré au lancer. » [i]

12 avril 2013

La All-Paris League (2ème partie) – La fièvre


Evoquant le phénomène du baseball à Paris en mai 1913, le Sunday Chronicle[i] parle littéralement d’une fièvre collective, d’une tempête qui s’est soudainement abattue sur la ville : « Les magasins de sport font des stocks de balles, de battes, de masques, de gants pour pouvoir faire face à la demande croissante ». Voilà qui doit certainement faire le bonheur de Burgess. « Plusieurs centaines de spectateurs curieux ont fait le déplacement jusqu’à Colombes il y a quelques jours pour voir le premier match joué officiellement par le Racing Club. Au fur et à mesure que le match progressait, les Parisiens étaient de plus en plus fascinés et, à la fin de la neuvième manche, chacun se promettait d’essayer de jouer ».


10 avril 2013

La All-Paris League (1ère partie) – L’inoculation


Les préparatifs pour le lancement du championnat, ou de la « All-Paris League », comme certains l’appellent déjà, ont été menés particulièrement consciencieusement[i]. Sous l’action conjuguée et les efforts de l’Union Française du Base Ball, de l’A.B.B., du Comité de Paris et des différents clubs, la pratique va prendre une ampleur inédite en l’espace de quelques mois.

8 avril 2013

A la recherche de la Commission Centrale de Base-Ball

Peu de temps après la fondation du Comité de Paris, le Bureau du Conseil de l’U.S.F.S.A. se réunit le 29 avril 1913 sous la présidence de Pierre Roy. Les autres membres du Bureau à assister à la séance sont Frantz Reichel, Secrétaire Général, Paul Champ, Enderlin, Paul Ferrand, Pierre Gillou, Henri Glin, Louis Le Bel, Lemercier, Prétavoine, Savineau, Vialla, Vieillard. Suivant lordre du jour et après délibération, le Bureau charge Allan Muhr de former une Commission Centrale de Base-Ball et den soumettre la composition à l’approbation du prochain Conseil[i]. En d’autres termes, le développement du baseball s’apprête à franchir une étape supplémentaire avec la mise en place d’une organisation véritablement à l’échelle du pays.