On se souviendra que le Racing Club de France avait fait une première tentative de fondation d’une section baseball en 1898 (lire l’article à partir de la page Chrono). Quinze ans plus tard, les efforts vont porter leurs fruits de manière plus convaincante.
Une équipe du Racing Club de France est constituée début avril 1913 par le biais d’un appel à candidatures lancé au sein du club par l'incontournable Allan H. Muhr et le Docteur Valadier, et relayé dans le bulletin de l’U.S.F.S.A., la revue Tous les sports[i] :
« Devant le grand succès remporté par la dernière séance de base ball les membres du RCF désirant pratiquer ce sport sont priés de se trouver à 10 heures dimanche matin [le 6 avril] à Colombes, pour la formation des équipes. Ils devront s’adresser au Dr Valadier ».
Toujours soucieux du moindre détail, Muhr prend soin de préciser dans son article :
« Ceux des membres désirant déjeuner sur le terrain sont priés d’en avertir le gardien avant 10h30. Prix 3 francs. Le dernier train arrivant à temps à Colombes est celui de 9h05 de St-Lazare. »
Certains des joueurs ayant répondu à cet appel nous sont déjà connus. Il s’agit bien entendu de T. Edward Roosevelt, qui entraîne l'A.B.B. (lire ici), mais aussi de William Bird et Frederick Bate, qui participent comme nous l’avons vu à l’encadrement des équipes des lycées (lire ici).
Il y a aussi Guy Bellanger, un jeune représentant de commerce, qui vient d’une autre section du club puisqu’il joue également deuxième ligne pour l’équipe de rugby du RCF[ii] et, à ce titre, a notamment participé à la finale du championnat de France 1912 contre le Stade Toulousain[iii].
Finale du championnat de France de football-rugby (1912) entre le Racing Club de France et le Stade Toulousain |
Répond aussi à l’appel de Muhr le baron Rudolph T. de Wardener Jr.[iv], plus adepte de hockey sur glace, précédemment membre du Club des Patineurs de Paris (le CPP) en 1906. Né à New York, de Wardener est issu d’une très ancienne famille de la noblesse française ayant fui le pays au moment de la Révolution pour se réfugier en Autriche. Il est le petit-fils du baron August Reud de Wardener, Feldmarschall de l’Empereur d’Autriche Franz Josef et fils du baron Rudolph de Wardener qui, après avoir été lieutenant des Uhlans du régiment « Kaiser Franz Joseph », a émigré aux USA en 1862 après la bataille de Solferino remportée par Napoléon III, et a servi comme Lt. Aide de Camp dans l’U.S. Cavalry pendant la guerre de Sécession. Après le décès de son père en 1901, le baron Rudolph a émigré en France avec sa mère[v] et son jeune frère Edouard.
Parmi les joueurs qui constitueront le neuf régulier figurent également Privé, May, Rowland ainsi qu’un certain Albert Spalding…
***
[i] « Base Ball », in Tous les Sports, 4 avril 1913, p. 9 (185).
[ii] Cf. historique de la Ligue Nationale de Rugby sur www.lnr.fr.
[iii] Finale remportée 8-6 par le Stade.
[iv] Baron Rudolph T. de Wardener Jr. (1887-1962). Cf. The Fare Facs Gazette, volume 4, issue 3, été 2006.
[v] La baronne Gabrielle de Wardener, née Sportas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.