Paris+Baseball+Club. Trois mots qui ont longtemps posé de sérieux problèmes à votre serviteur. D’une part parce qu’il y a plusieurs villes portant le nom de Paris qui abritent un ou même plusieurs clubs de baseball : près d’une vingtaine aux USA, notamment au Texas ou dans le Tennessee, autant dire que la recherche sur des sites américains d’archives est quelque peu parasitée. D’autre part parce que ces termes ont trop souvent été utilisés dans la presse anglophone pour désigner l’un quelconque des nombreux clubs de baseball à Paris, France. D’où la forte tentation d’écarter assez rapidement toute combinaison de ces trois termes apparaissant dans les résultats de recherche. Il y a pourtant bien eu un club portant très exactement ce nom. Son histoire, que je vous dévoile ici, est assez intéressante et chamboule certaines convictions sur la pratique de ce sport à la Belle Epoque en France.
La première grande surprise a été
celle de constater, à la lecture d’un article de La Revue des sports du 13 mars
1889, que le match exhibition du 8 mars n’était pas resté sans effet sur la
communauté américaine de Paris, comme nous aurions pu le croire. Certes,
l’existence de clubs d’étudiants ou de jeunes gens plus ou moins organisés
avant cet événement était connue et il était légitime de s’imaginer que leur
activité avait probablement bondi à partir du printemps, mais ce qui était
jusqu’à présent passé inaperçu était la création d’un grand club immédiatement
après le passage de Spalding et ses joueurs, club qui allait régner en maître
de très longues années sur la capitale et possiblement même une partie de
l’Europe. Point de départ de notre enquête, cet article dit ceci :
« Les élèves Américains de l’atelier Julian organisent en ce moment deux équipes de base-ball. D’autre part notre confrère le New York Herald produit la lettre suivante : « Comme le base-ball a été favorablement accueilli après la partie de vendredi dernier, il y a lieu de supposer que nombre de jeunes gens joueraient ce jeu avec plaisir si l’on pouvait les réunir. Nous ne connaissons pas de meilleur moyen d’arriver jusqu’à eux que par l’intermédiaire de notre journal en invitant tous ceux qui voudraient pratiquer ce sport à envoyer leurs noms et leurs adresses au soussigné, pour organiser les préliminaires d’une association : M. Summer, 16 avenue Carnot [Paris]. Avis aux amateurs. » »[i]