21 mai 2014

L’énigme des culottes courtes


A l’issue de la saison 1913, John B. Foster, éditeur du Spalding’s Official Baseball Guide annuel - autrement dit la Sainte Bible du Baseball - a fait réaliser un ouvrage intitulé Le Baseball [i] contenant des photos des différentes équipes de la région parisienne. La trace de ce livre semble malheureusement se perdre à New York au début du mois de mars 1914, après sa présentation par William H. Burgess à des journalistes, qui en retiennent que les joueurs français apparaissent « très soigneusement vêtus de culottes courtes et de chaussures légères »[ii]. Précisons à toutes fins utiles que dune part la culotte courte de l’époque descend tout de même sous le genou, comme il est possible de le voir sur cette photo de l’équipe du lycée Condorcet publiée dans l’Official Baseball Guide, et dautre part quil ny a rien dextraordinaire à porter des culottes courtes puisque toutes les équipes de lAmerican League et de la National League en portent[iii].

10 mai 2014

Le poireau et le lapin

De L’Humanité au Figaro en passant par Le Rappel, Le Temps, Le Gaulois, une part significative de la presse régionale et nationale a consacré au moins un article dans ses colonnes au passage des major leaguers à Paris. Peu importe qui a orchestré ce petit travail de propagande, le résultat est visible sur les photos de l’époque : plusieurs milliers de personnes se sont regroupées au vélodrome du Parc des Princes et au stade de la Faisanderie dans l’espoir d’assister aux rencontres. Combien au juste étaient-elles ? Faute de renseignements fiables sur la billetterie, il est bien évidemment assez difficile de donner un chiffre sur le nombre de spectateurs. Nous disposons néanmoins de quelques indications pour nous faire une idée : Pour McGraw, il y en a eu plus que n’importe où ailleurs durant cette tournée, sachant tout de même que plus de 15.000 personnes avaient assisté à la démonstration faite à Tokyo le 6 décembre 1913. A Nice, le petit stade municipal a accueilli pas moins de 5.000 curieux alors ce ne serait après tout pas raisonnable de considérer que les estimations de McGraw sont correctes et - compte tenu de ce qu’un grand nombre des déçus du Parc des Princes sont revenus le lendemain de nous arrêter sur une fourchette totale de 15 à 20.000 sur les deux jours. Evidemment, nous pourrions nous contenter de nous dire qu’attirer l’attention d’une telle foule constitue en soi un extraordinaire jalon dans la phase de développement de ce sport dans l’hexagone et que l’essentiel a été assuré. Ce serait perdre un peu trop vite de vue le caractère capricieux et irascible du parisien. Vous pensiez que rien ne peut être pire qu’un rainout ? Détrompez-vous, il y a bien pire : un rainout parisien.